Les objets et les vêtements liturgiques

Paroisse Saint-Philbert

Cette page est dédiée à la présentation du patrimoine de la paroisse pour ce qui concerne les vêtements liturgiques qui étaient portés par les prêtres officiants, ainsi que les objets qu’ils utilisaient pour le culte. Ces pièces du 19ème et du 20ème siècle témoignent d’un savoir-faire exceptionnel et d’un grand sens artistique. Pour la magnificence des cérémonies religieuses, la paroisse avait acquis de riches éléments qui vont être exposés ci-dessous.

Les vêtements liturgiques de l’église

Avant de dresser l’inventaire des vêtements conservés, il est nécessaire d’en acquérir les codes pour en comprendre l’usage et le symbole. Les couleurs sont les premières indications.

Les couleurs

Les  couleurs sont une forme d’expression : toute culture a son code en la matière, toujours un peu secret, qu’il s’agit de déchiffrer. Le traité majeur qui constitue la base de l’usage actuel fut l’œuvre du pape Innocent III au début du XIVe siècle.


Blanc

C’est la couleur de Pâques et de Noël ; des fêtes du Seigneur (qui ne sont pas celles de sa Passion) et de la Vierge Marie, des saints non martyrs, etc. Dans notre culture, le blanc est associé à la lumière et à la joie, à la pureté et à la perfection. Et parce que toutes les couleurs réunies produisent le blanc, ce dernier évoque encore l’absolu, le début ou la fin.


Rouge

On l’emploie le dimanche de la Passion et le Vendredi saint, à la Pentecôte,aux fêtes de la Passion du Seigneur et des martyrs. Évoquant le feu et le sang, c’est une couleur ambivalente. Du côté négatif, nous trouvons la guerre, la force destructrice du feu,du sang répandu, de la haine. Du côté positif, la vie, l’amour, la chaleur, le désir, la fertilité.


Vert

C’est la couleur liturgique du Temps ordinaire. Les « dimanches verts » après la Pentecôte. Nous voici dans le règne végétal, en plein printemps renaissant. Couleur de la vie, de l’eau, de la fraîcheur. Comme elle évoque le renouveau saisonnier de la nature, elle symbolise l’espérance.

Violet

Il est attribué à l’Avent et au Carême, temps de préparation, d’attente, de pénitence (surtout pour le second). Il remplace avantageusement le noir aux offices des défunts, qui est la couleur de l’affliction privée d’espérance et même du mal. Par sa composition (bleu et rouge), le violet est un « rouge refroidi », selon l’expression de Kandinsky. Et, comme il se trouve en équilibre entre le bleu et le rouge, l’art chrétien s’en est servi pour évoquer l’union parfaite en Christ de l’humain et du divin.


Jaune-or

Le cérémonial du cardinal de Noailles (1703) prescrivait cette couleur à Notre-Dame de Paris pour certaines grandes fêtes. Elle nous rattache à la lumière et au soleil, à l’éternité et à l’illumination du Royaume. La peinture médiévale a abondamment utilisé l’or pour décrire la lumière céleste. Le plus noble des métaux ajoute encore les connotations d’immutabilité, d’éternité et de plénitude.

Noir

Cette couleur n’appartient pas au calendrier du culte comme les précédentes. Elle est dédiée aux offices pour les défunts.


L’aube


C’est le vêtement chrétien de base, commun à tous les ministres. Dans l’Antiquité, l’aube est un vêtement de dessous. Comme l’indique son étymologie (du latin albus qui signifie “blanc”), il s’agit d’un vêtement blanc. Pour le Nouveau Testament, la blancheur symbolise la résurrection, la vie nouvelle qui vient du mystère pascal, la gloire du royaume des cieux. Le vêtement blanc convient donc au nouveau baptisé, au premier communiant, à la jeune mariée : il marque la joie, innocente et victorieuse, qui vient de l’entrée dans un monde neuf.


L’étole

Du grec stolè, le vêtement de dessus. Sans qu’on puisse déterminer historiquement de quel vêtement il s’agissait à l’origine. Écharpe ou pièce plus ample ?

En fait, le terme que l’on rencontre vers la fin de l’Antiquité, tant en Orient qu’en Occident, est orarium : sorte de serviette ou de mouchoir, de luxe plutôt, et qui devient progressivement un insigne. Et il l’est, dans l’Eglise, pour tous ceux qui ont reçu le sacrement de l’ordre : évêques, prêtres, diacres. Mais ces derniers portent cette bande d’étoffe qu’est l’étole, en bandoulière à partir de l’épaule gauche, alors que pour les premiers elle pend devant en deux bandes d’égale longueur. Amalaire (VIIIe siècle) confère à l’étole le symbolisme du joug doux et léger du Seigneur.




La chasuble


En latin, casula signifie « petite maison ». En effet, l’antique paenula, manteau d’hiver ou de voyage, devint, vers le IIIe siècle, un vêtement d’apparat qui se substitua à la toge. La casitia, que l’on enfilait par la tête, était bien comme une petite maison pour celui qui la portait. On trouve la chasuble dans les mosaïques chrétiennes. Longtemps elle fut le vêtement de tous les clercs, à Rome du moins, avant d’être réservée aux seuls évêques et prêtres — alors que la dalmatique devint le vêtement propre aux diacres mais certains évêques la portaient également). Aujourd’hui elle est le vêtement habituel du prêtre qui célèbre la messe.

Pour Raban Maur (VIIIe), la chasuble symbolise la charité. Certains commentateurs, s’appuyant sur le fait que la chasuble s’appelle aussi “planète” (en italien notamment), car elle est ronde et permet de tourner autour du corps, lui attribue un symbolisme cosmique. Le prêtre qui la revêt prie, en effet, pour tout l’univers.

Les vêtements liturgiques associés : la chasuble, l'étole à sa gauche, en dessous, superposés : le voile de calice, la manipule puis la pale [leurs définitions suivent].






La chape

Il s’agit d’un manteau ample, sans manches mais avec capuchon, que le prêtre, et d’autres ministres aussi, revêtent lors de certains offices solennels, en dehors de la messe. L’abondant métrage du tissu permit rapidement une décoration somptueuse sur ce type de vêtement. Au Xe siècle déjà, les inventaires de cathédrales et de monastères montrent que les chapes sont nombreuses.

Cette chape est couvert de motifs de chardon. Chez les chrétiens, le chardon est le symbole de la douceur de la Vierge et de Jésus. Il évoque l'image de la vertu protégée par des piquants, mais aussi la couronne d'épines de la Passion.
Le chardon Marie "Silybium marianum" est une plante que l'on reconnaît à ses feuilles vert pâle brillantes et épineuses marbrées de blanc. Son nom est lié à la légende selon laquelle la Vierge Marie aurait fui la Judée pour l'Egypte dans le but d'échapper à Hérode et aurait caché l'Enfant Jésus sous un bosquet de chardons où elle lui aurait donné le sein.







Les objets sacrés

Pour le culte divin, particulièrement au moment de l’Eucharistie, le prêtre utilisait des objets d’orfèvrerie et des tissus précieux.

Les objets de l’Eucharistie


LE CALICE

Vase sacré présentant la forme d'une coupe évasée portée sur un pied élevé, employé dans la célébration eucharistique, dans lequel le prêtre verse le vin.


Calice de Monseigneur Julien Hilléreau, natif de Saint-Philbert de Bouaine (1796), ordonné prêtre le 21 juillet 1822, nommé évêque de Calydonie en 1832 puis vicaire apostolique de Constantinople en 1835 jusqu'à sa mort en 1855.


LE CIBOIRE

Vase sacré, en général fermé d’un couvercle, où l’on conserve les hosties consacrées pour la communion des fidèles.


LE CORPORAL

Le corporal (de l'adjectif latin corporalisdu corps, car sur le linge est posé le corps du Christ) est un liturgique blanc généralement carré, d'environ 45 à 50 cm et les vases sacrés (calice et ciboire) durant la célébration eucharistique. Sa présence facilite la récupération des miettes de pain consacré qui pourraient être tombées de la patène ou des ciboires.


L’OSTENSOIR

Pièce d'orfèvrerie souvent en forme de soleil, reposant sur un pied, destinée à recevoir dans sa lunule une hostie consacrée qui est ainsi exposée à l'adoration des fidèles.



LA PATÈNE

Plat consacré avec du saint chrême sur lequel on dépose l’hostie durant la messe, sa forme est conçue de manière à pouvoir être posée sur le calice, autre vase sacré utilisé pour la célébration eucharistique.


LA PALE

La pale liturgique est une pièce carrée très rigide, d'environ 12 à 15 cm de côté (le plus souvent), généralement constituée d'un morceau de carton enveloppé dans un tissu blanc décoré ou orné. La pale liturgique est destinée à être posée sur le calice pendant la messe afin de protéger son contenu des poussières ou insectes qui pourraient y tomber. Au début et à la fin de la messe, la pale est posée sur la patène, elle-même posée sur le calice recouvert du purificatoire : elle assure ainsi au voile de calice un tomber correct et caractéristique.


LE VOILE DE CALICE

Le voile de calice, du latin velum qui signifie tenture, rideau, est un ornement utilisé dans la liturgie catholique. Il est destiné à recouvrir le calice, la patène et la pale du célébrant. Il est confectionné dans le même tissu que la chasuble dont il est dépendant. Il mesure environ cinquante centimètres de côté et est habituellement muni d'une doublure assortie à celle de la chasuble.

Les objets divers


LE MANIPULE

Le manipule est la bande d'étoffe ornant la manche du vêtement sacerdotal d'un prêtre.


LE RELIQUAIRE

Un reliquaire est un réceptacle, généralement un coffret, destiné à contenir une ou plusieurs reliques. La dévotion populaire cherchant à honorer ceux dont les restes mortels étaient préservés fit que tout un art se développa, créant des reliquaires en matériaux précieux de forme et style esthétique divers.
Les reliques, c’est ce qui reste d’une personne honorée comme un saint (éléments corporels, objets lui ayant appartenu.) Le culte rendu aux reliques, qui s’adresse aux saints est un culte de respect et non d’adoration, réservé à Dieu seul. Ce culte remonte aux martyrs des premiers siècles, sur les tombeaux desquels on venait prier et célébrer la messe.


Reliquaire de Saint Philbert