Mémo de l'histoire

des Landes de Bouaine

 

 

Association de Défense des Landes de Bouaine

Bouaine Patrimoine

Les Landes de Bouaine, un millénaire d'Histoire

 

11ème siècle

Si au Xème siècle le royaume breton mena de larges conquêtes en s'emparant du Comté Nantais et du Pays de Retz, il devra abandonner les Pays de Tiffauges et d'Herbauge sous la pression des seigneurs du Poitou. Pour séparer les territoires breton et poitevin, une zone tampon est créée sur des terres pauvres et inhabitées. Les Landes de Bouaine appartiennent à ces Marches séparantes de Bretagne et de Poitou.

1147

Le duc de Bretagne installe six moines Augustins et deux novices à Geneston pour faire obstacle à l'hégémonie du Seigneur de Rocheservière.

Ceux-ci recevront l'autorisation de défricher 1700 hectares des Landes de Bouaine.

1410

Maurice de Volvire, Seigneur de Rocheservière, et Jean Louër, Sieur de la Sécherie, s'emparent des 1700 hectares attribués aux moines de Geneston et en font chasser leur bétail. Ils offrent le droit de pacage aux habitants de Bouaine moyennant une redevance annuelle par vache et par brebis.

Les procès intentés par les moines contre le Seigneur de Rocheservière pour faire reconnaître leur propriété seront tous perdus.

1457

Philippe Louer, fils de Jean, souhaite se réconcilier avec les moines. En échange de messes pour sa famille et le droit d'exploiter un quart des landes prises par son père, il les leur restitue par contrat.

1480

Soixante cavaliers bretons traversent les landes, rançonnent les paroissiens de Bouaine puis vont piller le château de Rocheservière.

1640

Louis XIII demande à son procureur, Charles Manourbly, et son secrétaire particulier, Maître Jean Martinet, de conduire une information sur la consistance, la valeur et les revenus des landes de Bouaine. L'enquête est menée par Nicolas Girard, président de l'Election de Mauléon qui vient sur place.

1789

A la veille de la Révolution, cinq cents hectares des Landes sont constitués de fermes, sept cents sont des pacages communs et cinq cents restent en friche.

carte Cassini du XVIIIème siècle

1792

Après la confiscation des biens des émigrés, une vingtaine de fermes sont vendues au profit de la Nation. Les 1214 hectares restants sont confiés à la nouvelle commune de Saint-Philbert-de-Bouaine.
L'abbaye de Geneston est également vendue.

1793

Le vaste territoire des Landes de Bouaine devient le refuge des Vendéens à chaque menace des Républicains. Ces derniers l'appellent "le sanctuaire de Charette" car "le Roi de Legé" vient s'y cacher avant les attaques contre Pont-James et quand il connaît des revers militaires.

Le 14 septembre, l'armée de Mayence, sous le commandement de Kléber, bivouaque dans les landes. Elle poursuit Charette. Elle le trouvera le 19 avec les autres armées vendéennes pour y subir la défaite de Torfou.

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François-Athanase  de Charette de la Contrie

1794

Le 25 février, Charette emploie une tactique qui demeurera dans les annales militaires. Attaqué par les troupes républicaines de Turreau dans les Landes, il simule le combat pendant que ses forces s'enfuient vers le Bois de la Gravelle à Montbert.

1815

A la restauration de la Monarchie, les seigneurs De Juigné et De Beufvier attaquent en procès la commune de Saint-Philbert-de-Bouaine pour reprendre la propriété des Landes. La commune n'obtiendra gain de cause qu'en 1828. Ce droit lui sera alors contesté par les communes voisines de Montbert et Vieillevigne.

1832

Le 6 juin, Athanase de Charette, venant de la Brosse de Saint-Colomban, traverse les landes jusqu'à l'Audonnière de Viellevigne puis gagne les bords de l'Isoire au village du Chêne. Mais les troupes de Louis-Philippe patrouillant aussi dans les landes convergent vers le même lieu. Après quatre heures de bataille, les légitimistes battent en retraite et mettent ainsi fin aux ambitions de la Duchesse du Berry.

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Le village du Chêne d'après une gravure du 19ème siècle

1838

Louis-Philippe met un terme à la querelle entre les communes en partageant les Landes de Bouaine :
5/12ème à Saint-Philbert de Bouaine (500 hectares)
4/12ème à Vieillevigne (400 hectares)
3/12ème à Montbert (300 hectares).

1839

Un descendant de l'acquéreur de l'abbaye de Geneston revendique la propriété des Landes de Bouaine au titre du don fait en 1457. La commune de Bouaine sera condamnée à lui céder une partie de son patrimoine.

1853

Le géomètre Rodier réalise l'inventaire des 342 hectares restants. Quarante hectares sont vendus pour payer les frais des multiples procès, les autres sont affermés par adjudication.

1856

La partie septentrionale de la commune de Vieillevigne se sépare pour fonder la commune de la Planche, en emportant sa part des Landes de Bouaine.

1864

Les conditions de bail des landes de Bouaine sont modifiées pour obliger les acquéreurs à creuser des fossés, établir des aqueducs et des entrées de parcelles.

19ème siècle

La cession de terres provoque la création de nouveaux villages dans les Landes de Bouaine : le Paradis, la Trinité, la Belle Etoile…

1956

Le territoire de l'ancienne paroisse de Geneston retrouve son autonomie en devenant commune aux dépens de Montbert, ce qui morcelle encore l'appartenance administrative des landes.

21ème siècle

Les habitants des différentes communes qui se partagent les Landes de Bouaine souhaitent conserver la souveraineté sur ce territoire afin d'y maintenir des activités pour le bien de tous, comme leurs ancêtres ont su le faire pendant un millénaire contre les puissants qui voulaient les déposséder.

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