Saint Philbert
ou Philibert ou Filibert


La commune porte le nom de Saint-Philbert. La paroisse a toujours été placée sous le patronage de Saint Philbert jusqu’en 1997, année du regroupement et de la création des nouvelles paroisses vendéennes. Saint Philbert est également le patron secondaire du diocèse de Luçon. Mais qui est donc ce Philbert à l’origine du nom de notre lieu et de bien d’autres en France ?

Le moine Philbert

Philbert naquit à Elusa, aujourd’hui Eauze dans le Gers, vers l’an 616. Fils du représentant de l’autorité royale dans la province, il fut élevé à la cour du roi Dagobert, où il lia des amitiés durables avec Saint Wandrille et Saint Ouen.
A l’âge de dix-huit ans, il entre au monastère de Rebais, fondé par Saint Ouen, près de Coulommiers. Élu abbé de Rebais en 650, il entreprend un long voyage à travers les abbayes de France et d’Italie pour s’y familiariser avec les règles des Saints Basile, Macaire, Benoît et Colomban. Rentré à Rebais, il n’y séjourne que quelques mois, rejoint Saint Ouen devenu archevêque de Rouen, et fonde, dans un domaine contigu à l’abbaye établie par Saint Wandrille, dans une boucle de la Seine, le monastère de Jumièges.

Poursuivi par la haine du maire du palais Ebroïn, Philbert est emprisonné à Rouen ; libéré après quelques semaines mais interdit de séjour à Jumièges, il trouve asile auprès de l’évêque de Poitiers qui l’autorise à fonder un monastère aux confins de son diocèse, dans l’île de Noirmoutier : de nombreux moines venus de Jumièges formeront la première communauté. Après un court séjour à Jumièges, Philbert revient à Noirmoutier, où il gouvernera en paix son monastère, tout en aidant dans leur développement les fondations de Luçon et de Saint-Michel-en-l’Herm ; il mourra au milieu de ses moines le 20 août 685.




Crypte de Noirmoutier

En raison des incursions de plus en plus fréquentes des Normands dans l’île, les moines de Noirmoutier transportent, en 836, dans leur église d'Ampennum (Beauvoir sur Mer),  puis dans leur église de Déas (Saint-Philbert-de-Grand-Lieu) le sarcophage contenant les restes de leur fondateur.


Vitrail de l'église Saint-Philbert à Beauvoir sur Mer


En 858 ils abandonnent le lourd sarcophage dans l’abbatiale de Déas où il se trouve encore, et emportent les reliques successivement à Cunault, à Messay, à Saint-Pourçain-sur-Sioule et enfin à Tournus où elles sont encore aujourd’hui conservées.
La crypte de l'église de Noirmoutier-en-l'île est construite sur ce qui fut le premier lieu de sépulture de Saint-Philbert, évangélisateur de la région au VIIe siècle.

Saint-Philbert de Grand-Lieu, la commune voisine, conserve une trace de la dépouille du moine Philbert.

L’abbatiale de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu

Classée monument historique, l’abbatiale carolingienne a été édifiée au début du IXe siècle. Héritage et rare témoignage de cette époque, elle abrite le sarcophage de Saint Philbert depuis 836. Depuis le Moyen-âge, elle suscite l’intérêt des pèlerins puis des visiteurs séduits par les mystères de ces murs plus que millénaires. La qualité de son architecture et de son environnement naturel rend cet édifice emblématique de la commune à laquelle elle a donné son nom.

En 1870, l’abbatiale en mauvais état ne paraissant plus adaptée au culte, la municipalité décide la construction d’une église néogothique. La toiture est alors remaniée et les murs de la nef sont abaissés de 3 m afin d’y installer le marché couvert. Pourtant, moins de 30 ans plus tard, en 1896, suscitant l’intérêt d’archéologues et historiens, l’abbatiale est classée Monument Historique.

En 1936, le marché est transféré dans un hangar installé sur la place de l’abbatiale et l’église est réaffectée au culte. La même année, une fête célèbre le onzième centenaire du transport des reliques dans la commune. Une relique de Saint Philibert est alors déposée dans le sarcophage.





Le sarcophage de Saint Philbert est au fond du choeur, et en son milieu.


Vitrail dans  l'église de Noirmoutier-en-L'Ile

Quelles traces attestent de l'attachement local à Saint-Philbert ?

Le reliquaire de Saint-Philbert de Bouaine

Monseigneur Charles-Théodore Colet, évêque de Luçon de 1861 à 1874 fut d’abord vicaire général de Dijon, siège du diocèse dont le territoire contient l’abbaye de Tournus. Cette ancienne position lui permit d'obtenir un très petit fragment des reliques de Saint-Philbert pour la paroisse en 1866. Celui-ci est exposé dans un reliquaire en bronze offert par Madame la Baronne de la Brousse, de la Roche-Chotard.


L'iconographie locale de Saint-Philbert

La représentation de Saint-Philbert la plus ancienne est celle de la bannière inaugurée en 1853. Après la construction du choeur de la nouvelle église vers 1860, le vitrail central apporte une nouvelle image du moine. La troisième illustre la bannière de 1909. Dans la rue de Saint-Philbert, il existe une statue le représentant avec une crosse, l'attribut de l'abbé d'un monastère.


La bannière créée en 1853 : Saint-Philbert avec ses attributs d'évêque (la crosse et la mitre).


Le vitrail de la nouvelle église de 1866.


La bannière de 1909. Recto.


La bannière de 1909. Verso : Saint-Philbert donnant à manger à un pauvre.



La fête patronale de Saint-Philbert était célébrée le premier dimanche de la seconde quinzaine du mois d'août. Les participants chantaient alors un chant dédié au saint :
"Chrétiens, Saint-Philbert nous appelle
Chantons sur ses pas glorieux
Il est notre modèle
Marchons avec lui vers les cieux."

Nous n'en connaissons que le refrain...